Le Serkyem bouddhiste : entre utilisation rituelle et symbolisme profond
Le Serkyem bouddhiste est un objet rituel tibétain utilisé lors de certaines prières et offrandes. Cette pratique spirituelle revêt une grande importance pour les bouddhistes, et s'intègre dans une démarche d'élévation personnelle et d'harmonie avec le cosmos.
Histoire du Serkyem bouddhiste
Du temps où la langue tibétaine était plus courante dans la région, le mot Serkyem (composé des termes ser, qui signifie "or", et kyem, qui désigne la boisson) désignait une offrande réalisée principalement avec de l'eau pure ou parfois mélangée à d'autres boissons comme le thé, le chang ou encore le vin. Le terme Serkyem a également été emprunté par plusieurs autres cultures orientales afin de traduire cette même idée d'offrande rituelle liquide.
Utilisation du Serkyem lors de cérémonies et rites bouddhistes
Au sein de la tradition tibétaine, le vajrayana étant l'une des principales branches bouddhistes et le voir tantrique étant considéré comme voie rapide vers l'éveil spirituel et l'harmonisation avec les forces invisibles de l'univers, nombreux sont les rituels et pratiques qui prennent place quotidiennement ou lors d'occasions plus spécifiques comme le décès d'une personne, des cérémonies annuelles ou encore l'envoi de prières pour résoudre des conflits.
Différents rituels existent pour honorer ces divinités afin d'avoir leur bénédictions et bienveillance en retour, d'où la nécessité de faire des offrandes matérielles mais aussi visionnaires à celles-ci dont le Serkyem fait pleinement partie. Les objets utilisés durant ces offrandes liquides se composent généralement d'un récipient (le Serkyem) et d'un deuxième contenant où sera versée la boisson préparée pour ensuite être transférée dans le premier.
La signification symbolique du Serkyem bouddhiste
Un geste de respect et de dévotion envers les divinités
Faire une offrande de Serkyem est avant tout un acte de vénération envers les divinités : protectrices, joyeuses ou courroucées, telles que les dharmapalas, alliés considérés précieux pour les bouddhistes. Il s'agit de purifier notre esprit et d'éliminer tout sentiment d'attachement aux choses matérielles. Offrir du Serkyem permet de symboliser cet engagement spirituel et cette aspiration au détachement.
Un lien entre l'homme et les forces cosmiques
L'acte d'offrir du Serkyem témoigne également de la volonté du praticien d'établir un lien entre lui-même, les autres êtres vivants et l'univers tout entier. En considérant que chaque être est interconnecté, il encourage ainsi la compassion, la bienveillance et la coopération au sein de la communauté.
Un rite d'intercession et de bénédiction
Si le Serkyem représente avant tout une offrande personnelle, il demeure néanmoins fonctionnel : son but étant d'invoquer les qualités propres aux divinités invoquées pour ensuite se les approprier ou voir leur actions en notre faveur se manifester dans nos vies. Autrement dit, it s'agit bel et bien de faire appel à une source extérieure d'aide bienveillante sur la voie du détachement et de la purification de la nature profonde.
Les différentes étapes de la cérémonie du Serkyem bouddhiste
- Prière préliminaire : Les pratiquants commencent par générer une motivation altruiste, puis récitent des prières purifiant l'espace et invoquant leur maître spirituel, les Bouddhas, Bodhisattvas et protecteurs.
- Préparation du lieu : Le lieu où sera effectuée l'offrande doit être propre et orné de tissus, fleurs, encens et autres objets symboliques.
- Invocation : Une fois l'espace préparé, on procède à l'invocation des divinités, généralement sous la forme de syllabes-germes, puis on leur offre des prières et des mantras spécifiques.
- Offrande : Lorsque l'invocation est terminée, on verse lentement du thé ou de l'eau bénite dans le Serkyem. On récite alors des prières appropriées pour solliciter les divinités à bénéficier du précieux liquide offert.
- Bénédictions et remerciements : Après avoir effectué l'offrande, on prie les divinités de bénir tous les êtres et d'aider à la réalisation de leurs vœux et aspirations spirituelles. Puis, on remercie les divinités d'avoir bien voulu accepter l'offrande et participé à la cérémonie.
Ainsi, le Serkyem bouddhiste est une pratique religieuse profondément ancrée dans la tradition tibétaine, visant à honorer les divinités protectrices et à établir un lien entre le pratiquant, sa communauté et l'univers tout entier. En faisant une offrande de cette nature, les bouddhistes expriment avant tout leur dévotion envers les forces cosmiques, tout en sollicitant leur aide et leur bénédiction sur le chemin menant à l'éveil.